La loi Pacte de 2019 a bouleversé la fiscalité de certains produits d’épargne pour les plus de 60 ans, rendant la donne bien différente selon l’âge de souscription. Les produits autrefois réservés aux jeunes actifs offrent désormais des avantages inattendus aux retraités. Certaines solutions patrimoniales, autrefois jugées trop risquées, connaissent un regain d’intérêt grâce à la baisse durable des taux d’intérêt. D’autres, réputées sûres, perdent en attractivité face à l’inflation et à la fiscalité. Les choix se font désormais en fonction de l’horizon de placement, du besoin de liquidités et du cadre fiscal propre à chaque situation.
Pourquoi les besoins d’investissement évoluent après 60 ans
À partir de 60 ans, poser un regard neuf sur son placement senior devient une évidence. Le temps des grandes constructions s’efface : préserver ce qui a été bâti devient la priorité. Les revenus du travail s’amenuisent, mais les besoins demeurent, parfois renforcés par des dépenses imprévues pour la santé ou la famille. Votre épargne n’est plus seulement un matelas, elle se transforme en source concrète de revenus complémentaires, utilisable à tout moment.
Un autre enjeu s’impose : la transmission. Anticiper la succession, alléger la charge fiscale pour ceux qui suivront, cela devient un cap en soi. Reste ce dilemme persistant : faut-il profiter du capital ou le préserver, viser le rendement ou rechercher la paix de l’esprit ? La décision n’a rien d’évident.
Dans ce contexte, se protéger tout en conservant son pouvoir d’achat implique de ne pas placer tous ses œufs dans le même panier. Diversifier, c’est ouvrir la porte à la possibilité de :
- générer des revenus réguliers,
- construire un filet de sécurité financière,
- préparer sereinement la transmission du patrimoine.
Piloter son patrimoine après 60 ans exige tactique et équilibre. Cette étape mérite réflexion, anticipation et un sens aigu de ses véritables besoins, parfois à rebours des habitudes d’une vie.
Quels placements privilégier pour conjuguer sécurité, rendement et souplesse
Une fois la soixantaine atteinte, le regard sur les meilleurs placements change. Il ne s’agit plus de miser sur la course à la performance ; ce qui compte, c’est de sécuriser le capital tout en s’assurant des revenus réguliers et une capacité d’accès immédiate aux fonds. Les livrets réglementés, livret A, LDDS, LEP, conservent leur rôle de base solide : leur rendement reste faible, mais la disponibilité et la sûreté de l’argent placent ces supports en garde-fous contre les imprévus.
L’assurance vie reste une favorite chez les seniors. Son fonds en euros apporte sécurité et fiscalité avantageuse après huit ans, tout en laissant la main pour puiser dans l’épargne à sa guise, par capital ou rente. Pour ceux qui acceptent une pincée de prise de risque, les contrats multisupports autorisent une part d’unités de compte (SCPI, OPCVM). On module alors son exposition pour aller chercher davantage de performance.
Le PER (plan d’épargne retraite) s’est invité comme outil de référence pour convertir l’épargne en ressources futures, sous forme de rente ou de capital selon les choix de chacun. Le point fort : fiscalité ajustée à la sortie, et une transmission simplifiée. Même logique pour les SCPI immobilières, parfaites pour percevoir des revenus sans s’embarrasser de la gestion : on délègue, on mutualise le risque et on garde l’esprit tranquille. À côté, les produits structurés à capital garanti ou la gestion pilotée permettent d’affiner le niveau de prise de risque selon les envies et le contexte familial.
Aucune solution toute faite, mais un dosage subtil pour traverser cette nouvelle phase de façon sereine. Tout l’enjeu réside dans la capacité à ajuster ses choix au fil du temps, à l’écoute de ses besoins et projets.
Faut-il encore investir en immobilier ou en bourse après 60 ans ?
L’immobilier reste apprécié, mais un bien locatif peut vite se transformer en source de stress : trouver des locataires fiables, suivre l’état du logement, composer avec une fiscalité qui évolue. Les SCPI offrent alors une alternative : revenu locatif sans contraintes de gestion, diversification géographique et sectorielle, mutualisation du risque. Certaines personnes optent pour le viager ou le démembrement de propriété afin de soutenir la transmission et de préparer une rente viagère, en toute simplicité.
Côté marchés financiers, la bourse conserve son potentiel, même après 60 ans. Les actions et ETF, accessibles via un PEA, permettent de diversifier son patrimoine tout en profitant d’une bonne liquidité. La volatilité existe, certes, mais elle peut être maîtrisée avec un horizon d’investissement adapté et une stratégie cohérente. La gestion pilotée attire ceux qui veulent un accompagnement personnalisé, sans perdre de vue leurs objectifs de revenus ou de transmission.
Pour choisir avec discernement, plusieurs options méritent d’être comparées :
- SCPI : source de revenus complémentaires, gestion déléguée, mutualisation des risques.
- Actions, ETF, PEA : davantage de potentiel de rendement, diversification, liquidité appréciable.
- Viager, démembrement, nue-propriété : optimisation pour la transmission et pour des avantages fiscaux spécifiques.
À chacun de retenir la combinaison la plus adaptée à ses priorités : faire face aux besoins immédiats, protéger le conjoint, anticiper la transmission. Chaque support gagne à être étudié au regard de ces réalités.
Nos conseils d’experts pour adapter votre stratégie patrimoniale à cette nouvelle étape
Le passage à la retraite bouscule toutes les habitudes en matière de gestion du patrimoine. Il s’agit maintenant de garantir la préservation du capital, de mettre en place des revenus réguliers et de faciliter la transmission. Première étape : dresser un bilan patrimonial précis. Inventorier les biens, clarifier ses attentes pour les années encore à venir, c’est la base. Ensuite, protéger une part du patrimoine tout en profitant des avantages fiscaux des produits adaptés reste toujours une stratégie à envisager. L’assurance vie se démarque grâce à son abattement fiscal et sa souplesse pour transmettre, avec une gestion libre ou déléguée selon l’envie.
Jouer la diversification pour amortir les chocs, c’est la solution éprouvée : mariage entre placements à capital garanti (livrets), fonds euros, unités de compte, SCPI et, pour les plus avisés, produits structurés. La gestion sous mandat apporte alors un accompagnement sur mesure, adapté à la tolérance au risque et aux horizons choisis.
Pensez à l’impact de la fiscalité : elle va bien au-delà du seul impôt sur le revenu. Les choix de transmission, les droits, les éventuelles donations, tout cela pèse dans la balance. S’appuyer sur un expert financier ou un notaire peut faire toute la différence. Analysez votre tranche d’imposition, tirez parti des mesures qui favorisent votre situation et celle de votre famille.
Voici les stratégies à étudier pour tirer le meilleur de votre patrimoine :
- Optimisez la transmission avec les abattements spécifiques des placements adaptés, comme l’assurance vie qui donne un avantage marqué de 152 500 € par bénéficiaire hors droits.
- Pensez à la donation de votre vivant pour alléger la fiscalité future supportée par vos héritiers.
- Appuyez-vous sur les données d’organismes reconnus pour éclairer vos décisions.
À ce tournant de la vie, gérer son patrimoine s’apparente à une navigation précise entre précaution et projection vers l’avenir. Les choix posés maintenant dessinent la trajectoire de demain, laissant tout autant la place à la sérénité qu’aux projets à venir. Ce cap, c’est vous qui le fixez : vers où allez-vous orienter votre patrimoine ?
