Londres Metal Exchange a enregistré en mai 2024 un cours du cuivre dépassant les 10 000 dollars la tonne, soit un niveau inédit depuis trois ans. Cette envolée contraste avec la volatilité observée en 2022, alors que les prévisions tablaient sur une stabilisation.
Les analystes évoquent désormais une possible pénurie structurelle dès 2025, liée à l’accélération des transitions énergétiques et aux retards d’ouverture de nouveaux gisements. Plusieurs grands producteurs sud-américains signalent, en parallèle, des baisses de rendement inattendues. Les incertitudes persistent quant à la capacité des marchés mondiaux à absorber ces tensions, tandis que la demande industrielle reste soutenue.
Le prix du cuivre aujourd’hui : repères essentiels et tendances récentes
Pas question de se contenter de discours vagues : les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sur les marchés internationaux, le prix du cuivre au kilo flirte avec les 9,50 €, principalement sur le LME (London Metal Exchange) et le Comex. Extraction, qualité, volume disponible… Chaque paramètre façonne un cours du cuivre surveillé de près par les industriels et les investisseurs.
La bourse des métaux de Londres affiche une volatilité bien réelle, mais une tendance claire se dessine : la hausse s’installe. Dans les dépôts de ferraille français, le prix du cuivre kilo varie de 6,10 à 7,30 €, la pureté du métal étant le juge de paix. Le cuivre dénudé (milberry) s’arrache à prix fort, bien plus que le cuivre mêlé ou étamé. Rien d’illogique, la qualité reste le nerf du marché.
Voici un aperçu des principaux niveaux de prix observés selon la qualité du cuivre :
- Cuivre dénudé (milberry) : 6,20 – 7,20 €/kg
- Cuivre mêlé : 4,10 – 6,60 €/kg
- Cuivre étamé : 3,80 – 4,40 €/kg
- Cuivre avec gaine : 1,50 – 2,50 €/kg
Le cours LME fait figure de boussole mondiale, avec des cotations en dollars, mais dont l’impact se mesure jusqu’en Europe et en Asie. Cette année, la demande industrielle,électrique, construction, nouvelles technologies,reste solide. Sur le marché des matières premières, la tension est palpable : les stocks sont faibles sur le Comex, la perspective d’un déficit structurel s’installe.
La ferraille de cuivre se paie au prix fort, preuve que le recyclage prend du galon. Sur le marché mondial du cuivre, la distinction entre qualités de métal rouge se creuse, et les écarts de prix se renforcent à mesure que l’offre et la demande s’ajustent.
Quels facteurs influencent les variations du prix du kilo de cuivre ?
Pour comprendre les fluctuations du prix du cuivre, il faut regarder plusieurs leviers qui s’entremêlent. D’abord, l’offre minière : Chili, Pérou, RDC,ces géants pèsent lourd. Un simple blocage portuaire au Chili, une grève chez Codelco, et l’équilibre mondial vacille.
Côté demande, l’industrie accélère. La transition énergétique dope la consommation : voitures électriques, éoliennes, panneaux solaires réclament toujours plus de cuivre. Secteur électrique et électronique restent les plus gourmands, absorbant l’essentiel de la ferraille de cuivre.
La géopolitique n’est jamais loin. Sanctions, rivalités commerciales, variations euro/dollar : chaque élément a le pouvoir de déplacer les lignes. La spéculation financière amplifie les mouvements sur le LME et le Comex, surtout quand les stocks diminuent ou que les taux d’intérêt oscillent.
Un autre facteur prend de l’ampleur : le recyclage du cuivre. Il consomme jusqu’à 85 % d’énergie en moins que l’extraction, réduit les frais, limite la dépendance aux mines. Les professionnels du secteur ne laissent rien au hasard : tri, qualité, préparation,un cuivre milberry propre trouve toujours preneur à meilleur prix qu’un métal mêlé ou étamé.
Sur ce marché, tout s’anticipe. Les acteurs prennent en compte la progression de la demande mondiale, la disponibilité de nouvelles ressources et le déploiement accéléré des solutions bas-carbone. Chaque paramètre compte et la moindre variation rejaillit immédiatement sur le cours du cuivre.
Comparaison avec les années précédentes : évolution et enseignements clés
En cinq ans, le prix du kilo de cuivre a connu une ascension marquée. À l’époque, le cours du cuivre naviguait autour de 5,50 à 6,00 €/kg. Aujourd’hui, la barre des 9,50 €/kg est franchie sur les marchés mondiaux, une stabilité remarquable dans l’univers mouvant des matières premières.
Cette progression ne s’explique pas uniquement par la pression sur l’offre minière. La demande, portée par la révolution électrique et les véhicules propres, propulse le cours des métaux. L’Asie-Pacifique, désormais moteur du secteur, absorbe la majorité de la ferraille de cuivre mondiale. Le marché global de la ferraille de cuivre, évalué à 67,27 milliards USD en 2023, vise déjà 129,17 milliards d’ici 2033, avec une croissance annuelle estimée à 6,74 %.
Évolution des prix et tendances par segment
Les tendances de prix varient selon la qualité et la localisation. Voici les points saillants :
- Le cuivre dénudé (milberry) garde la tête, avec des prix plus élevés que le cuivre mêlé, étamé ou avec gaine.
- En France, chez les ferrailleurs, le kilo s’échange entre 6,10 € et 7,30 €, selon la pureté.
La demande mondiale ne ralentit pas, et une hausse de 43 % est attendue d’ici 2035. Face à cette dynamique, il faut adapter rapidement les stratégies, tant pour le recyclage que pour la logistique. L’Amérique du Nord accélère, mais la suprématie asiatique reste totale.
Prévisions pour 2025 : à quoi s’attendre pour le prix du cuivre au kilo ?
Pour 2025, le prix du cuivre devrait rester tendu. À l’échelle mondiale, le cours du cuivre devrait évoluer autour de 9,50 €/kg, poursuivant la trajectoire des derniers mois. Le London Metal Exchange (LME) s’impose comme le thermomètre du secteur, chaque mouvement de stock au Comex ou chaque perturbation logistique entre Amérique du Sud et Asie est scruté de près.
Sur le marché français, la fourchette reste stable chez les ferrailleurs : le prix du cuivre kilo oscille entre 6,10 € et 7,30 €/kg. Le cuivre dénudé (milberry) conserve son avantage, entre 6,20 et 7,20 €/kg, loin devant le cuivre mêlé (4,10 – 6,60 €/kg), le cuivre étamé (3,80 – 4,40 €/kg) ou le cuivre avec gaine (1,50 – 2,50 €/kg).
La demande industrielle poursuit sa croissance. L’électrification, la transition énergétique et l’essor des véhicules électriques maintiennent la pression sur les volumes. L’offre minière, elle, peine à suivre, entre tensions géopolitiques et infrastructures fragilisées du Chili à la RDC. Le recyclage s’affirme comme un levier pour absorber les chocs, mais il ne suffit pas à inverser la tendance de fond.
Les arbitrages s’imposent vite : la spéculation sur le cours des matières premières ne faiblit pas. Taux d’intérêt, parité euro/dollar, perspectives économiques mondiales… autant de variables qui pourraient encore faire vaciller le prix du cuivre dans les mois à venir. Impossible de prédire la suite, mais une certitude s’impose : le cuivre n’a pas fini de faire parler de lui.
